La Taverne des Aventuriers
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
La Taverne des Aventuriers

Ce Forum est consacré a l'univers de Warhammer battle, le jeu de figurines. Mais ici, c'est vous les héros, et vous faites l'histoire
 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-21%
Le deal à ne pas rater :
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, Collection Botanique
39.59 € 49.99 €
Voir le deal

 

 Voyage dans les Terres Arides

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Mauldred
Chevalier déchu
Mauldred


Nombre de messages : 389
Date d'inscription : 07/05/2005

Voyage dans les Terres Arides Empty
MessageSujet: Voyage dans les Terres Arides   Voyage dans les Terres Arides EmptyMer 13 Déc à 2:34

L’auberge du Squig Boiteux est une enseigne particulièrement recommandée pour tout noble seigneur ou riche bourgeois en manque de serfs et d’hommes de main. On y trouve toutes sortes de mercenaires à la recherche d’emploi, d’anciens soldats à la retraite dépensant leur maigre fortune dans l’alcool, de joueurs de cartes jouant également du couteau de lancer, des ménestrels aux doigts agiles, d’individus louches, et j’en passe… Gare à votre bourse car on aura vite fait de vous en délester, mais si vous manifestez l’intention de mener une guerre ou de proposer un travail désagréable et salissant vous trouverez sans aucun doute nombre d’oreilles attentives et désireuses de vous aider.

Car cette auberge est le repaire des Mercenaires du Reikland, une guilde de combattants qui se mettent au service de vos projets, pour peu que vous puissiez leur offrir quelque récompense...


- Ca sonne bien, non ? fit Martin Delatour, après la lecture de l’affiche qu’il venait d’écrire.
- Ouais, avec ça on est sûrs d’avoir au moins zéro clients, répliqua Marxens Koënig le chasseur avec son habituel optimisme.
- Tu peux pas vraiment faire mieux, Marxens, pour ça faudrait déjà que tu saches écrire. Et même si c’était l'cas, la puanteur f'rait fuir les gens à dix toises !
- Tu peux parler, Volkar, moi au moins je me lave pas dans la pisse de rat, se défendit Marxens en regardant de travers le ratier.
- Tu peux dire simplement : « je me lave pas ».
- Et alors, qui se lave plus d’une fois par mois à part Corendiel ici ?



A l’autre bout de la pièce, l’elfe dressa ses longues oreilles pointues en entendant prononcer son nom. *Toujours en train de se chamailler, ces humains*, pensa-t-il. Depuis qu’il était membre du Conseil de la Confrérie des Mercenaires du Reikland, il avait dû supporter une bonne centaine de fois ce genre d’enfantillages.



- Bonjour Drugni, lança-t-il au nain qui venait d’entrer et qui se dirigeait vers lui.



Drugnalf Skani, dit « Drugni » pour les intimes, était lui aussi membre du Conseil, et l’un des rares nains que Corendiel Undiaz pouvait compter dans ses amis. Il y avait aussi Kreikan Couilles-de-Bois et Graider Poing-de-Fer, ou même le vieux Urvan Forgefeu qui était parti prendre une retraite bien méritée dans son Karak natal, mais c’était à peu près tout.



- Salut mon ami, comment se portent tes oreilles ?

- Bien. Et ta barbe ?

- J’ai presque envie de la teindre en orange.



Il montra la lettre qu’il avait reçue.



- J’ai une nouvelle mission pour les gars.

- ET LA FILLE ! rugit Shandra, que personne n’avait entendu venir à part Corendiel grâce à son ouïe fine d’elfe sylvain. Drugni continua.

- …et la fille, j’allais le dire, héhéhé. Un vieil ami à moi est prêt à nous payer cinquante couronnes d’or par tête si nous formons son escorte. Il désire se rendre dans les Terres Arides.



A présent les autres mercenaires écoutaient tous le vieux nain avec attention. « Cinquante couronnes par tête », cela sonnait doux à leurs oreilles.



- C’est Bardin Gorimson notre employeur, il veut y aller soi-disant « pour vérifier un truc », m’a-t-il dit. Visiblement il avait l’air de vouloir nous cacher quelque chose. Connaissant Bardin, il s’agit sûrement d’un trésor enfoui dont il a trouvé l’emplacement sur une vieille carte, ou quelque chose qui intéresse la Guilde des Engingneurs. Il faudra faire attention à ce sur quoi on pourrait tomber, c’est peut-être un piège dont il ne se doute pas.



Drugni fit une pause. Les mercenaires qui s’étaient agglutinés autour de lui semblaient songeurs désormais. Le nain posa son regard d’acier sur chacun d’entre eux. Il en connaissait la plupart depuis des années, mais il ne devait pas laisser la familiarité s’installer entre eux et lui sous peine de voir s’effondrer le fragile lien qui unissait toutes ces personnes si différentes : ils ne devaient plus se sentir humains, elfes ou nains. Ils devaient se sentir Mercenaires du Reikland avant tout.



- Il me faut dix d’entre vous. Qui est prêt à partir pour les Terres Arides ?



Toutes les mains se levèrent. La motivation des cinquante couronnes d’or avait eu l’effet escompté.



Drugni regarda tour à tour chaque visage lui faisant face, cherchant la détermination dans les yeux de ses frères d’arme. Après de longues minutes – à moins que ce ne fût que quelques secondes – il finit par se décider.



- Corendiel, Kendor, Marxens, Volkar, Martin, Shandra, Idrasil, Lauter, Kreikan, Francesco…



Drugni hésita un court instant.



- Où est Dangorn ?

- Je crois qu’il est à l’écurie, en train de brosser son destrier Patapon.

- En voilà un qui prend soin de ses affaires. Allez me le chercher.



Quelques instants plus tard, Dangorn de Castagne arriva, vêtu d’une tunique sale. Il avait encore sa brosse à chevaux dans la main. Il avait ainsi plus l’air d’un palefrenier que d’un noble chevalier de la quête.



- Qu’y a-t-il, Drugni ?

- Ca te dit une ballade dans les Terres Arides ?

- Certes, j’ai toujours aimé chasser de l’orque !

- Hélas, cette fois c’est une mission diplomatique.

- Plomatique.

- Comment ?

- Non, rien, c’est de l’humour bretonnien.

- Ha. Bon, bref, je disais qu’on y va pas pour faire un massacre chez les peaux-vertes, on va juste escorter notre commanditaire et on revient.

- A tes ordres.

- Enfile ton armure quand même on sait jamais.

- Oui sire.



Lorsque tout le monde fut prêt, ceux qui possédaient une monture l’enfourchèrent et les autres montèrent à bord d’un coche. Gorimson leur avait donné rendez-vous à Karak Norn, à trois jours d’Altdorf à cheval.



Ils y arrivèrent sans encombre, mais exténués. Pour atteindre leur destination au plus vite, ils n’avaient que très peu dormi. Après avoir passé la lourde porte en bronze de l’imposante cité-forteresse construite par les nains, ils s’arrêtèrent dans le hall et admirèrent l’architecture grandiose, robuste et néanmoins élégante, de cette immense salle aux voûtes soutenues par des colonnes de marbre gigantesques. Sur les murs était gravée en runes l’histoire épique de la Guerre de la Barbe. Kreikan et Drugni montraient avec fierté l’œuvre de leur peuple au reste du groupe, et expliquaient qu’il avait fallu plus de dix siècles pour achever la construction de la cité, lorsque leur employeur apparu.



Bardin Gorimson s’avança, vêtu de l’uniforme de la Guilde des Engingneurs et d’une grande cape vert foncé bordée d’un fin liseré de fil d’argent.



- Salut vieille quiche ! lança-t-il à Drugni.

- Salut vieux brigand, comment vas-tu depuis le temps ?

- Bah, tu sais, les affaires, j’étais occupé à droite à gauche…

- J'ai cru que t'allais dire au fond à gauche.

- Bon les deux commères, vous pourrez parler chiffons plus tard, non ? s’impatienta Kendor Aldren. Drugni le fusilla du regard.

- Pardonne mon ami, Bardin, s’excusa Drugni.

- Ainsi voilà les fameux mercenaires du Reikland. T’es sûr qu’y’a pas erreur sur la marchandise ? J’avais demandé des gars sérieux et solides.

- Ce sont quelques-uns de mes meilleurs éléments.

- Ouais, ben on verra ça.

- Nous avons fait longue route et nous serions enchantés de trouver rapidement un endroit où nous désaltérer.

- Hm, d’accord, suivez-moi. Je vous mène à « la Pinte Dorée », c’est la taverne d’un vieil ami qui a délaissé les fûts des canons pour servir des fûts de bière. Vous pourrez y crêcher cette nuit, et on vous apportera du foin pour vos destriers.

- Merci bien mon ami.

- Par contre, faudra pas traîner demain. Soyez prêts assez tôt, je viendrai vous chercher au lever du soleil.



La soirée ne fut pas des plus reposantes, tant la bière était bonne et tant les mercenaires mettaient d’entrain à vider leurs chopes. Marxens Koënig et Volkar Khrein firent un concours à celui qui boirait le plus en un temps record. Shandra annonça qu’elle voulait composer une « ode à la bière naine » puis émit un rôt à faire pâlir un ogre. Tout le monde l’applaudit, même les autres clients nains de l’auberge. Dangorn dansa torse nu sur une table et tomba deux fois, le prêtre-guerrier Lauter von Carroburg se mit à bénir les chopes pleines et tenta de purifier son âme avec leur contenu, Kreikan discuta passionnément avec le tavernier sur la meilleure variété de houblon qui existait, et l’elfe Idrasil frôla le coma éthylique après avoir bu une gorgée du breuvage malté.



A l’aube, le réveil fut des plus difficiles pour les aventuriers. Ils furent néanmoins à l’heure au rendez-vous fixé par Bardin.



- Alors bande d’invertébrés ? Bien dormi ?

- Gnéééééééééééé, fit Marxens.

- Fatiguééééééééé, renchérit Volkar.

- Parfait ! Je vois que vous êtes en pleine forme ! Tant mieux, parce qu’aujourd’hui on va pas chômer ! Il est possible d’atteindre Barak Varr en trois semaines de voyage. Notre objectif est d’y parvenir en seize jours !



Les mercenaires ne manifestèrent pas grand enthousiasme, mais se résignèrent et montèrent en selle. La bande était prête à partir, sauf Drugni.



- Au revoir mes amis.

- Tu ne viens pas avec nous ?

- Non, hélas, je retourne à Altdorf. J’ai une affaire de la plus haute importance à régler au plus vite. Graider, Korhian, Bolrag et moi avons un autre genre de mission à accomplir pendant que vous serez dans les Terres Arides.



Sans plus d’explications et après de brefs adieux, le groupe se mit enfin en marche. De Karak Norn à Barak Varr, il allait falloir traverser les Principautés Frontalières, un vaste pays découpé en d’innombrables parcelles et cités-états indépendantes qui se faisaient régulièrement la guerre pour un oui ou pour un non. Il y avait de fortes chances qu’ils croisent la route de guerriers d’origines et de races diverses, en partance pour un front quelconque ou en déroute, fuyant un champ de bataille. Ces terres étaient le paradis des mercenaires, car à cette époque sombre, la diversité impliquait souvent des conflits. Les membres de la C.M.R. avaient d’ailleurs déjà eu plusieurs contrats dans les Principautés Frontalières, si bien qu’elles ne leur étaient plus tout à fait inconnues.



- Ma régardez, cé sont des oreilles pointoues ! s’exclama Francesco en pointant du doigt un groupe de hauts elfes qui couraient, paniqués, poursuivis par des maraudeurs.

- Je ne sais pas sur qui j’ai le plus envie de taper. Les elfes ou les maraudeurs... lança Kendor d’un ton cynique vers Corendiel et Idrasil.

- Ce ne sont pas des Asraïs, seulement des Asurs. Leur sort m’importe peu, répliqua Corendiel.



Idrasil ne répondit rien et leva les yeux au ciel.



- De toute façon nous n’avons pas le temps de nous en occuper. Nous devons continuer notre route pour arriver rapidement à Barak Varr, rappela Bardin.

- Au fait, grand chef, peut-on en savoir un peu plus sur la raison de notre voyage ? se risqua Kreikan.

- Non, grmblgrmn… vous en saurez largement assez le moment venu, coupa sèchement Bardin.

- Bah c’est juste qu’on aime bien savoir à l’avance si on est sûrs de crever ou non, quoi, fit Marxens pour défendre Kreikan.

- Mouais, et si jamais je vous dis que c’est le cas vous vous carapaterez, c’est ça ? Pas question. J’engage pas une bande de mauviettes.

- Moi j’aime bien le mauve, dit Shandra qui n’avait pas suivi la conversation.

- Nous ne sommes point des lâches, messire Gorimson. Cela souillerait notre honneur, s’indigna Dangorn.

- Bien dit, approuva Lauter.

- Bon, d’accord, je vous le dirai mais plus tard.



Ils passèrent donc, l’air de rien, devant les maraudeurs. Ces derniers les regardèrent, étonnés, mais au lieu d’attaquer les mercenaires ils continuèrent à courir après les hauts elfes car c’est bien plus rigolo.
Revenir en haut Aller en bas
http://timil.fr
Mauldred
Chevalier déchu
Mauldred


Nombre de messages : 389
Date d'inscription : 07/05/2005

Voyage dans les Terres Arides Empty
MessageSujet: Re: Voyage dans les Terres Arides   Voyage dans les Terres Arides EmptyMer 13 Déc à 2:34

Nos amis entrèrent ensuite dans une forêt de pins et d’oliviers. Ils étaient désormais bien au sud des frontières de l’Empire et le climat commençait à se réchauffer. Les nains de Karak Norn avaient été quelque peu radins et leur avait fourni le strict minimum de provisions, ces dernières commençaient déjà à manquer. Malgré les protestations de leur employeur, Kendor décréta qu’il était temps de faire une pause et de chasser pour économiser leurs vivres, ce qui enthousiasma Marxens.

- Marxou, tu vas prendre deux gusses avec toi et vous allez chasser notre bouffe de ce soir.

- Oui m’sieur Kendor ! Et avec ça ?

- Si tu pouvais me trouver dans la forêt une épée vorpale qui émet une lueur bleue et qui sait faire les crêpes je te l’aurai demandé. Allez, au boulot.

Marxens réfléchit un instant, ce qui lui demanda un effort intense, puis choisit Volkar et Corendiel pour l’accompagner à la chasse. Quelques heures plus tard, ils revinrent chargés de gibier : un cerf, un sanglier, deux lapins et un putois.

- Le putois c’est moi que j’l’ai eu ! se vanta Marxens en montrant sa prise.


La bête était encore vivante, répandant ses effluves malodorants, une flèche plantée dans la patte antérieure droite, et elle se débattait furieusement. Corendiel avait pitié de la pauvre créature mais il ne voulait pas froisser Marxens.

Volkar avait tué les deux lapins, par derrière pour éviter de se faire mordre. Quand à l’elfe sylvain, il avait mis fin aux jours du cerf, proprement, silencieusement, d’une seule flèche dans la tête, avant de faire subir le même sort au sanglier.


Le soir arriva et les mercenaires allumèrent un feu pour le repas. Marxens mangea seul son putois, sans le faire cuire car il n’aimait que la viande crue. Il l’avait auparavant achevé en lui éclatant la nuque avec un bout de bois.


Idrasil, Kreikan et Dangorn montèrent la garde alors que les autres s’endormaient, repus. Le feu aurait pu alerter des guerriers hostiles de leur présence, il fallait donc rester vigilant. Une heure passa, puis deux. Les étoiles dans le ciel brillaient de mille feux, le croissant blanc de Mannslieb et celui, plus petit et verdâtre, de Morrslieb la lune du Chaos étaient suspendus parmi les astres, et des nuages passagers les cachaient par intermittences.


Idrasil scrutait les ténèbres de la forêt tout autour d’eux. Soudain il s’arrêta net, il avait repéré quelque chose.

- Qu’est-ce que t’as vu, l’elfe ? chuchota Kreikan.

- Une ombre a bougé, d’après la taille ça pourrait être un gobelin, mais à cette distance je n’en suis pas sûr.

- Morbleu, des peaux-vertes ! Tu penses qu’il y a des orques sauvages dans cette forêt ? demanda Dangorn, qui commençait à s’endormir.

Idrasil ne répondit pas, il se concentrait pour essayer de percer les ombres du regard. Un craquement de brindilles rompit soudain ce moment de silence. Il y eut une brèche dans les nuages, et l’éclat des deux lunes révéla un court instant la source du bruit…


Un Halfeling.


Idrasil se détendit un peu, car les Halfelings du Moot étaient des alliés pacifistes. Cependant celui-ci avait un air étrange ; il était chauve et n’était vêtu que d’un pagne. Il rampait plus qu’il ne marchait, il était sans doute blessé, et son teint était bien pâle. Il s’arrêta à quelques mètres des trois sentinelles et les observa avec un regard mêlé de crainte et de curiosité.


- Bonsoir ami Halefing, nous sommes des voyageurs en route pour Barak Varr. Et vous ?

- Gnnniiii… Gollum !

- Eh bien messire Gnigolloume, que faites-vous seul par cette nuit, dans cette forêt ?


Le Halfeling bizarre hésita à répondre, il se tenait courbé, ses jambes repliées sous lui. Soudain sans prévenir il se jeta sur les trois sentinelles en hurlant « MOOON PRECCCCCCIEUUUUX ! ».


Dangorn se réveilla en sursaut, trempé de sueur. Quel affreux cauchemar ! Non, il n’avait pas fait la sentinelle cette nuit, c’était Idrasil, Martin et Francesco qui s’étaient partagés les tours de garde. Martin avait les traits tirés par la fatigue mais il ne s’était rien passé d’inquiétant pendant la nuit.


Après quelques jours de marche supplémentaires, Barak Varr arriva enfin en vue. Située à l’embouchure de la Rivière Sanglante se jetant dans le Golfe Noir, c’était une cité portuaire à l’allure impressionnante. Ses rangées de murailles érigées par les nains lui devaient la réputation d’être imprenable.
Revenir en haut Aller en bas
http://timil.fr
Mauldred
Chevalier déchu
Mauldred


Nombre de messages : 389
Date d'inscription : 07/05/2005

Voyage dans les Terres Arides Empty
MessageSujet: Re: Voyage dans les Terres Arides   Voyage dans les Terres Arides EmptyMer 13 Déc à 2:35

Le monde de Warhammer est en guerre perpétuelle, et par conséquent les batailles mettant en jeu des milliers de vies dans chaque camp y sont monnaie courante. Lorsque les Mercenaires du Reikland arrivèrent à Barak-Varr, la ville était assiégée par des hordes d'orques et de gobelins.



Une immense marée verte s'étendait sous leurs yeux à perte de vue, tel un océan sur lequel un seul îlot rocheux se tenait, fier et droit, résistant tant bien que mal aux puissantes vagues d'assaut et aux projectiles semblables à des embruns enflammés qui étaient projetés contre lui par les catapultes grossières.

Les canons de Barak-Varr, les balistes, les catapultes, les canons-orgues et les canons à flammes déversaient sur l'armée en contrebas une pluie de mort mais plus les corps verts s'entassaient et plus les douves se comblaient, facilitant le passage des troupes assiégeantes.

Bardin avait les larmes aux yeux tellement il sentait sa rage impuissante face à ce coup du sort qui le tenait éloigné de sa ville natale, une horde d'ennemis se tenant entre lui et sa demeure tel un mur infranchissable.
Les jointures de ses doigts étaient blanches tant il serrait fort le manche de sa hache.


- Ils.. ils osent attaquer ma maison...
- Calmez-vous Bardin, tenta de le raisonner Corendiel.
- ME CALMER ? ME CALMER ! TU VAS VOIR SALE ELFE, COMMENT JE VAIS ME CALMER EN ME DEFOULANT SUR CES URKIS ET CES GROBIS !

- Courir au suicide et me traiter de sale elfe ne vous ramènera pas chez vous plus vite. Nous sommes trop peu nombreux, nous ne pouvons rien faire pour aider les défenseurs... Ayez foi en eux, ils parviendront sûrement à garder votre cité intacte comme ils l'ont déjà fait à plusieurs reprises.


Bardin se retourna vers Corendiel et leva sa hache, un éclair de fureur aveugle dans ses yeux. L'asraï recula d'un pas, stupéfié par l'aggressivité du nain. Ce dernier réalisa soudain ce qu'il était prêt à faire. Il payait ces mercenaires, et ils lui seraient inutiles s'il les tuait. De plus ce n'était pas eux l'ennemi, c'était les peaux-vertes. Et puis il fut forcé de constater que Corendiel avait raison, à dix contre dix mille ils ne feraient que courir à la mort inutilement.

Le nain lâcha sa hache et prit sa tête entre ses mains pour sangloter. Par le passé il avait déjà perdu ses biens et sa bien-aimée sans pouvoir faire quoique ce soit, et il ne supportait pas l'idée de perdre en plus Barak-Varr, son foyer.


- Allons, l'ami. Il ne faut pas craindre pour votre ville, elle tiendra le coup, j'en suis persuadé, essaya de le consoler Dangorn.

- Grmblgrmgnf... sans doute tu as raison l'humain, dit Bardin en se redressant, tentant de chasser le sentiment de détresse qui l'accablait. Il était un nain, par Grungni ! Et un nain ne se laisse jamais abattre... non, il n'allait pas se laisser aller. Pour Adel, il surmonterait cette épreuve. Sa douce Adel, qui était peut-être encore en vie, aux mains de ces morts-vivants... Il chassa également cette pensée qui lui donnait des frissons dans l'échine.

- Il va nous falloir contourner cette Waaagh pour reprendre la route vers notre objectif, constata Kreikan.

- Sans ravitaillement ? Pour les vivres nous pourrons chasser, mais pour les munitions, et l'entretien de notre équipement ? interrogea Kendor.

- Il va falloir en prendre soin et économiser nos réserves de poudre, de balles, de flèches et de carreaux d'arbalète. Et même en faisant ça je ne sais pas si nous en aurons assez pour le voyage de retour... si retour il y a, répondit Bardin tristement. Visiblement son moral en avait pris un coup.

- Ma come allons-nous contourner la horda verde sans nous fare répérer ? Nous risquons dé croiser lé chémin dé leurs renforts...

- Pas si on passe par la flotte, Francesco, fit remarquer Volkar avec une perspicacité étonnante.

- Bien vu, le félicita Lauter.

- Crévindiou ! C'est ben la première fois qu'j'te voye dev'nir intelligent toi ! s'écria Marxens en riant.


Le groupe prit donc la direction du Golfe Noir, afin d'y trouver un bac pour traverser l'embouchure de la Rivière Sanglante. Ils en trouvèrent un au sud-ouest, gardé par quelques gobelins.


- On attaque, décida Kendor.

- CHAAAAAAAARRRRRRRRGEEEEEEEZ ! hurla Dangorn en s'élança à l'assaut comme le vrai bretonnien qu'il était, suivit de près par Martin qui faisait de grands moulinets avec son épée rouillée. Les autres s'élancèrent eux aussi pour les soutenir. Bardin put décharger sa frustration et son arquebuse à bout portant dans le crâne d'un gobelin, un sourire cruel fendant sa barbe. Pendant ce combat déloyal, tous les gobelins furent massacrés sans une once de pitié.



A la faveur de la nuit, les mercenaires embarquèrent sur le bac et traversèrent silencieusement l'embouchure de l'immense fleuve, le voyage dura plusieurs heures avant que la rive opposée n'apparaisse au loin dans la brume. Le soleil commença à se lever quand ils arrivèrent assez près pour distinguer les arbres tordus et les grandes plantes menaçantes. Sur certaines on voyait des points luisant d'une faible lueur verdâtre. A la vue de ce spectacle glauque, Bardin se remémora les évènements tragiques qui avaient bouleversé sa vie.


- Les Marais de la Folie...

Bardin Gorimson a écrit:
LA DOULEUR DE BARDIN

- (...) Quelle est ton histoire l’ami ?
- Oh et bien… Je suis Bardin Gorimson, fils de Borgin Gorimson et de Heldna Tarnisdottir, fidèles défenseurs de Barak Varr, du clan GrongVarr. Mon histoire est assez longue, êtes vous sûr que…
- Fait l’ami, j’ai tout mon temps… Un peu de bière au Malt ?
- Volontiers merci… Bien dans ce cas.
Bardin marqua un blanc de quelques secondes… La bière au Malt d’Adel…
- Hum oui. J’ai donc bu ma première soupe de pierre il y a 60 années de cela à Barak Varr. Mes parents sont donc du clan Enclume de Mer, où ils conçoivent des navires à vapeurs depuis des générations, la concurrence est rude entre les clans d’Engingneurs Navaux. Le père de mon père, Gorim, a été l’inventeur de la Cannonière de Barak Varr. Peut-être en avez-vous déjà entendu parlé, c’est le plus petit modèle de la flotte de guerre de Barak Varr, il est composé d’une roue à aube et de deux canons montés sur des…
Voyant l’immense intérêt que *XXXXX* portait pour les Cannonières, Bardin passa outre ce passage…
- Arrivé mes 30 ans, ayant fini toutes mes études de bases, mon entraînement à la mine et au combat, j’ai décidé de continuer d’apprendre en allant à Altdorf étudier la spécialisation qui me passionnait : Les Canons Multiples. J’y ai appris les rudiments durant cinq années, avant d’être conseillé auprès de la Guilde des Engingneurs de Middenheim pour arriver à l’apogée de mon art.
Bardin brandi fièrement sa bague de la Guilde des Engingneurs de Middenheim.
- Après avoir totalement fini mes études, je me suis mis à inventer mes propres modèles d’armes à feu, que je vous montrerai si jamais cela vous intéresse. Puis le hasard a fait que les vingt dernières années je me suis embarqué dans de grandes aventures avec des amis, luttant contre des choses plus horribles que d’autre, tentant de contribuer à ma façon à la reconstitution de notre empire. Il y a de cela six mois, je venais de finir ce que je croyais être ma dernière aventure avec mes compagnons avant bien longtemps. J’avais accumulé assez de savoir, récupéré tant de documents dans des citadelles perdues, avait tant inventé, tant expérimenté… J’avais des siècles de savoir avec moi. J’avais fait une thèse complète, immense, une des plus riches de cette époque. J’allais la présenter à Barak Varr pour être accepté au rang de Maître-Erudit. Adel Scott de Middenheim m’accompagnait. Elle était ma fiancée. Elle faisait… Non rien. Bref, je rentrais chez moi, dans ma Forteresse Natale que je n’avais plus vu depuis 20 longues années… J’étais dans ma grande roulotte avec Adel, tirée par la fidèle Thorine, ma mule qui en a vu autant que moi. Nous étions tout proche, nous revenions des montagnes de la Voûte, d’une de mes expéditions. En traversant les Marais de la Folie, j’ai vu que nombre de choses avaient changées… Néanmoins Adel et moi nous sentions en sécurité. Nous avions nos puissants artefacts, mes grandes machines à poudre et Grungni a toujours veillé sur nous… Nous avons établi un tout petit campement un soir, nous étions bien téméraires pour ne pas nous arrêter dans un relais… Le soir tombé, des nains sont venus nous rejoindre. Nous les avons accueillis à bras ouverts. Maudits soient ils. J’ai cru qu’ils étaient poursuivis par des Orques et des Humains. J’ai pris ma hache et mon fusil, Adel sa Grande Hache. Quand j’ai vu les Orques, les Humains et les nains de près, je crois que je n’ai jamais été aussi effrayé. Ils étaient tous morts. Des morts au regard vide. Nous nous sommes battus bravement Adel et moi. Si seulement nous nous étions préparés… Je ne sais si Grungni m’a béni ou maudit cette nuit là, mais je sombrai dans le noir. Lorsque je suis revenu à moi, j’étais allongé face contre terre… Et seul. Adel n’était plus là. Ma mule éventrée et ma roulotte volée. Je ne sais quelle puissance a pu s’en emparer. C’est un comportement étrange pour des morts… Tout ce qui me reste à présent est ceci :

Bardin exhiba sa bourse, son énorme fusil, sa hache.

- Ah et j’oubliais. Un désir de vengeance insondable...
Revenir en haut Aller en bas
http://timil.fr
Mauldred
Chevalier déchu
Mauldred


Nombre de messages : 389
Date d'inscription : 07/05/2005

Voyage dans les Terres Arides Empty
MessageSujet: Re: Voyage dans les Terres Arides   Voyage dans les Terres Arides EmptyMer 13 Déc à 2:37

- Ca va, Bardin ? s'inquiéta Kreikan.
- Oui... oui, ça ira. Des souvenirs... juste des souvenirs.
- Héhé, je comprend ce que vous ressentez, messire Gorimson, ce lieu me rappelle mon fief en Moussillon, s'exclama Dangorn.
- Tu viens de Moussillon ? Ce nom a bien triste réputation... répondit Bardin, songeur.

Kasper Wilfried, qui jusque là s'était montré extrêmement discret et avait suivit le groupe sans dire un mot, se retourna tout d'un coup et prit la parole.

- On dit que le Chaos y a établi demeure et que cet endroit est peuplé de créatures de la nuit. Si je venais à l'instant de l'apprendre, Dangorn, je t'aurai déjà mis sur un bûcher... mais quand tu es arrivé dans la Confrérie j'ai fait confiance à Lauter, lui non plus n'aurait pas hésité à t'aplatir sous son marteau s'il t'avait soupçonné d'être un hérétique...
- Oui, confirma Lauter von Carroburg.
- Euh... eh bien je suis heureux que vous me fassiez confiance, dit Dangorn d'un air un peu gêné.
- Monseigneur Dangorn de Castagne n'est pas un adepte des Dieux Sombres, et il les combat sans relâche ! s'indigna Martin. N'est-ce pas monseigneur ?

Dangorn acquiesca. Il songea qu'en présence de fanatiques de Sigmar il valait mieux qu'il ne mentionne pas le fait que par le passé son oncle Mauldred avait cédé à la tentation du Chaos.

Le bac accosta enfin, et les mercenaires débarquèrent. L'atmosphère lugubre qui se dégageait de cet endroit, avec ses arbres noirs et torturés dont les branches entremêlées laissaient entrevoir le ciel jaunâtre, fit frissonner Volkar.

Le groupe s'enfonça dans les Marais de la Folie, suivant Bardin qui avait l'air d'être sûr de lui. Corendiel jetait fréquemment des coups d'oeil derrière lui et sur les côtés, par prudence. Idrasil suivait Marxens. Au bout d'un petit moment, Marxens s'arrêta et se retourna vers Idrasil.

- Passe devant.
- Pourquoi ?
- Je n'aime pas avoir un elfe dans mon dos, c'est tout.
- Comment ça ?
- C'est juste que... eh bien, tu connais la réputation des elfes...
- Les humains et leurs préjugés ! Idiot, tu crois que je vais trahir la Confrérie parce que je suis un elfe ?
- Non, non, c'est juste que dans le doute... euh chais pas, imagine que je voye une savonette par terre et qu'j'la ramasse...
- Quoi !?! Tu oses insinuer...
- Savonette, savonette !
- Je vais te...
- Arrêtez de vous battre, les mioches ! gronda Kendor.

Marxens et Idrasil se calmèrent et marchèrent en boudant chacun de son côté.

- Ces marais c'est vraiment la folie, fit Dangorn pour détendre l'atmosphère.

- ...

- C'est la folie... les marais... les Marais de la Folie... haha... humour bretonnien...
- Où est Corendiel ? le coupa soudain Volkar.

Corendiel avait disparu. Il réapparu soudain hors du sentier.

- J'étais parti en éclaireur. J'ai vu des campements peaux-vertes dans les parages, plusieurs patrouilles d'orques et de gobelins risquent de croiser notre route tôt ou tard. Il va falloir faire preuve de discrétion les amis.

Un long silence pesant suivit les mots de l'elfe sylvain.

- ...Savonette...
- MARXENS LA FERME ! hurla Kendor, passablement énervé.

Pour la discrétion, ça n'allait pas être de la tarte...
Revenir en haut Aller en bas
http://timil.fr
Mauldred
Chevalier déchu
Mauldred


Nombre de messages : 389
Date d'inscription : 07/05/2005

Voyage dans les Terres Arides Empty
MessageSujet: Re: Voyage dans les Terres Arides   Voyage dans les Terres Arides EmptyMer 13 Déc à 2:38

Ils étaient essouflés, ils avaient couru pour échapper à la horde verte qui allait leur passer dessus, et ils étaient à présent dans un trou sous un tronc d'arbre.

- Ouf ! Enfin à l'abri !
- Tu appelles ça un abri ?
- On est dans une belle merdasse.
- Ecoutez les amis, récapitulons. Les chamailleries de nos rusés confrères ici présent - Kendor pesait ses mots chargés d'ironie, en désignant du regard Marxens et Idrasil - on alerté les peaux-vertes qui ont dépêché des troupes dans notre direction. Nous avons couru pour leur échapper et nous avons atterri ici, dans un trou puant. Des suggestions pour nous sortir de ce pétrin ?
- Gnééééé...
- Gné ? Comment ça gné ?
- Derrière toi, Kendor ! Une-une-une g-g-g...

Kendor se retourna d'un geste vif, sortant une dague de sa ceinture et l'enfonçant profondément dans la chair grisâtre du monstre humanoïde qui se tenait derrière lui. Elle émit un cri strident en expirant, ce qui n'allait pas manquer de les faire repérer.

- Une goule. La poisse ! Qu'est-ce qu'elle foutait là ?
- Pas le temps de chercher des explications pour le moment, il faut qu'on s'échappe de ces marais.
- Kendor, les peaux-vertes arrivent vers notre cachette, je peux les sentir.
- Merci Corendiel. Ca sent pas bon du tout là...
- Je confirme. La puanteur est infecte. Si on avait une savonette...
- Je parlais de notre situation.
- Ah.

Ils entendirent les pas de leurs poursuivants approcher, il était trop tard pour s'enfuir.

- Mercenaires, il va falloir être courageux. Nous ne pouvons plus échapper à nos ennemis, il nous reste la dernière solution qui est de mourir héroïquement au combat.
- Et pour la mission que je vous ai confié ?
- On verra plus tard Bardin.
- Etant donné qu'on sera morts héroïquement ça me paraît difficile. Mais bon, on a plus le choix.
- Attention, à trois on sort de ce trou et on en tue le plus possible... TROIS !
- CHAAAAARRRRGEZ !

Armes au clair, les mercenaires surgirent de leur cachette sous le tronc d'arbre, mais s'arrêtèrent subitement. Au lieu d'une horde de peaux-vertes, ils avaient devant eux un groupe de nains couverts de sang vert. Stoïques, les individus verticalement contrariés à barbes fournies ne bougèrent pas d'un pouce mais leurs mines déterminées laissaient deviner qu'ils n'étaient pas très amicaux.

- Ce ne sont pas des peaux-vertes mais l'odeur est la même.
- Idrasil, un peu de diplomatie que diable. Kreikan, t'es un nain, dis leur bonjour en khazalide et dis-leur qu'on s'est perdu.

Kreikan grommella et s'avança vers les nains-connus (hahaha).

- Tagazok !
- Tagazok.
- Ut fari drek a karaz bin Barak Varr, ragi bin thingaz.
- Af gani Elgi. Grim.
- Ils disent qu'on a des elfes avec nous et donc qu'on n'est pas... rentables.
- Dis-leur qu'on veut bien les payer si ils nous montrent comment sortir de ces marais.
- Nous savons parler le reikspiel, humain, inutile de vous fatiguer, fit l'un des nains en roulant les r fortement.
- Euh... bien, quel est votre prix ?
- Trois couronnes d'or par tête suffiront.
- Trois cour... c'est du vol !
- On peut aussi bien vous laisser moisir ici. Vous ne vous êtes même pas présentés.
- Nous sommes la Confrérie des Mercenaires du Reikland, et voici Bardin Gorimson, de Barak Varr, notre employeur.
- Grmbl... On y va à Barak Varr, à ce qu'il paraît les peaux-vertes assiègent la cité.
- On confirme.
- Moi c'est Balgrim Dorn, et voici mon clan, le clan Dorn.
- Enchantés.
- Bon alors voilà c'est simple, pour sortir des marais vous prenez la première à gauche, ensuite au troisième buisson c'est à droite, vous continuez, puis c'est la deuxième à gauche, à gauche, encore à gauche et une fois à droite et vous y êtes.
- Merci, vous êtes bien aimables.
- Hep hep hep, par ici la monnaie !
- Brmgrmbl... voilà, tenez... Trente couronnes, trois par tête. Dire que c'est cher payé serait un euphmé... un meuphém... un euphémeuphm... bref c'est bien peu dire !
- Bon, sur ce, tagazok.
- Ouais, de même...
Revenir en haut Aller en bas
http://timil.fr
Mauldred
Chevalier déchu
Mauldred


Nombre de messages : 389
Date d'inscription : 07/05/2005

Voyage dans les Terres Arides Empty
MessageSujet: Re: Voyage dans les Terres Arides   Voyage dans les Terres Arides EmptyMer 13 Déc à 2:39

Balgrim Dorn n'avait pas menti aux mercenaires. Ils arrivèrent enfin à sortir des marais pour se retrouver en terrain rocailleux, la gigantesque chaîne des Montagnes du Bord du Monde s'étendait à perte de vue sur leur gauche tandis que les mares d'eau croupie se faisaient de plus en plus rares pour ne laisser qu'un désert immense de roches devant leurs yeux, avec quelques arbres morts et des brousailles épineuses et clairsemées.

Après quelques jours de marche dans ce décor arride, ils commencèrent à s'inquiéter pour leurs réserves d'eau.

- Je n'ai plus qu'une gourde et demie, à peine de quoi tenir deux jours, se plaignit Shandra.
- C'est toi la gourde ! ajouta Volkar en riant.
- Ben comme ça elle s'arrêtera moins pour pisser, fit Marxens.
- Non, elle a raison, intervint Kendor, on va manquer d'eau pour le trajet. Et je ne parle pas du retour.
- Jamais d'eau dans ma gourdasshe, j'préfère le Bordeleaux shec... Mais il m'en reshte pas beaucoup non plus... hic !
- Dangorn, mé dit pas qué tou es encore bourré ?
- Va t'faire voir chez les nelfes, Francesco ! Hic !
- Il y a un point d'eau à quelques lieues vers l'est si je me souviens bien, mais il doit être gardé par les peaux-vertes, signala Bardin.
- Où est Corendiel ? demanda Kreikan.

Quelques instants plus tard, Corendiel Undiaz réapparu, légèrement essoufflé.

- Les amis, il y a un point d'eau à l'est, on peut y être dans une heure ou deux en marchant vite, mais j'ai vu des formes orquoïdes qui rôdaient autour, il y a visiblement un campement aussi. Mieux vaut attendre que la nuit soit tombée.
- C'est bien ce que je disais, dit Bardin en bombant le torse.

Lorsque le soleil fut couché, les dix mercenaires s'étaient postés non loin du campement ennemi. Après une longue attente, Idrasil s'énerva.

- C'est pas vrai, par Isha, ils ne dorment jamais ou quoi ?

En effet, les formes orquoïdes étaient toujours debout, elles semblaient immobiles. Parfois l'une d'elle errait sans but apparent vers l'autre bout du campement, puis revenait, et une autre prenait le relai, ainsi de suite.

- Moi je propose : on charge.
- J'approuve la proposition de messire Dangorn, commenta Martin.
- Pas moi. Vous ne voulez pas que je tente une approche discrète ? fit Volkar.
- Avec toi, l'approche discrète risque d'être dans la direction opposée de l'ennemi.
- Tu me prend pour un lâche, Marxens ?
- Oui.
- Bien... Tu as peut-être raison, mais fais attention tu pourrais me vexer.
- Regardez ! Qui c'est celui-là ?

Un aventurier, haut elfe apparemment, avait surgi de nulle part et avait couru, ou plutôt sautillé de manière ridicule comme un lapin excité, vers le campement peau-verte.

- Par Grungni on ne va pas se prendre une leçon de courage de la part d'un Elgi !
- Bien dit.
- CHAAAAARRRRRRRRGEEEEZ !
- POUR DELÉMONT !
- A l'ASSSAAAAAUUUT !
- POUUURRR SIGMAAAAR !
- KAZAAAAD AÏ MENOUUU !
- KOWA BUNGAAAA !
- Quelle discrétion je vous jure...

Premier dans la mêlée, Dangorn se rendit compte d'une chose : son adversaire orque avait un bout du crâne en moins, l'un de ses yeux pendouillait au bout de son nerf optique, sa chair grise-verdâtre semblait passablement décomposée.

- Morteburne, ce sont des morts-vivants !
- La poisse ! jura Kendor.
Bardin était blême, mais il se ressaisit en pensant à Adel.
- Mamaaaaaaan ! hurla Volkar en prenant ses jambes à son cou. Il fut assomé dans sa fuite d'un coup de bâton par Idrasil.
- Parfait ! Je peux enfin utiliser mes prières ! lança Lauter, qui était le seul que la perspective d'affronter des morts-vivants semblait réjouir au plus haut point.

La bataille commença. Kendor, Martin et Dangorn foncèrent dans le tas et l’on vit voler tout un tas de membres à moitié décomposés au-dessus de leurs têtes tandis qu’ils frappaient frénétiquement de leurs armes les morts-vivants fongiques. Martin se fit mordre par l’un d’eux, heureusement Lauter von Carroburg arriva et lui fit une imposition des mains. Francesco avait sorti son arbalète et visait les orques zombies qui affluaient du campement. Il était aidé par Corendiel qui tomba à court de flèches et qui alla les récupérer au coeur du combat en se défendant avec ses dagues.

Idrasil tenta de lancer un sort offensif sur les morts-vivants, mais il ne se produisit pas tout à fait ce qu’il espérait. Deux énormes dés fluorescents apparurent dans le ciel et se figèrent sur un double 1. Dans un maëlstrom d’énergie magique, une brêche dans la réalité s’ouvrit devant le haut elfe. Une énorme main écailleuse et griffue surgit alors d’une dimension parallèle pour lui donner un baffe monumentale avant de disparaître d’une façon tout aussi spectaculaire. Idrasil fut éjecté par la force du choc et alla percuter un arbre mort de plein fouet, non sans avoir renversé quelques orques décérébrés au passage, puis il sombra dans l’inconscience.

Bardin mit un des zombies à terre et s'acharna tant et si bien qu'à la fin il pataugeait dans le sang vert coagulé. Shandra courut discrètement vers les restes du campement pour voir si il y avait quelque chose à voler... euh à emprunter bien sûr.

Kreikan but une gorgée de sa “bière de combat” et entra dans une folie furieuse, son moral décuplé par l’ivresse alcoolique. Il faillit même décapiter Dangorn, le prenant pour un orque, mais ce dernier para de justesse la hache vengeresse du nain. Heureusement que Kasper Wilfried arriva à temps pour lui éviter de se faire estropier par un gobelin-zombie.

- Merci Kasper.
- On peut dire que tu as eu chaud... répondit le fanatique pyromane avec un sourire ambigü, limite morbide.

L'elfe inconnu qui s'était jeté dans la mêlée était déjà mort, tué au début de la bataille par trois orques décharnés alors qu'il venait d'en décapiter un.

- Je le ressucite ? demanda Lauter.
- Fais comme tu le sens.
- Alleluia Sigmar benedictum Sauerkraut Bierfest deum.

L’elfe ouvrit les yeux et se remit debout, il avait de sérieuses blessures mais il s’en sortirait. Il recommença à sauter partout comme un lapin qui aurait des hémorroïdes. Pour toute réponse il lança un :

- Thx le priest
- Heing ? fit Marxens.
- Je ne comprend pas moi non plus, s’excusa Corendiel, ce n’est pas de l’Eltharin.
- Put1 arété le RP sa soul
- Heing ?
- Ta pa 1 po ?
- Rien compris.
- Put1 tu conpran pa, jté dmandé just 1 po vazy gro rad1
- Je crois qu’il demande de l’argent.

*KRATCH !*

- Kreikan, enfin voyons...
- Ben il voulait nous voler de l’or, c’est toi qui l’a dit.
- Au moins maintenant il n’aura plus mal à cause des hémorroïdes.
Revenir en haut Aller en bas
http://timil.fr
Mauldred
Chevalier déchu
Mauldred


Nombre de messages : 389
Date d'inscription : 07/05/2005

Voyage dans les Terres Arides Empty
MessageSujet: Re: Voyage dans les Terres Arides   Voyage dans les Terres Arides EmptyMer 13 Déc à 2:40

Après un long intermède (Dangorn s'est rendu compte qu'il avait oublié sa rape à fromage à l'auberge du Squig Boiteux, il a fallu retourner à Altdorf la chercher... bref tout une histoire que je ne vous raconterai peut-être plus tard mais pas maintenant parce que là je suis fatigué), nos aventuriers arrivent enfin dans le désert, près des ruines de l'ancienne cité de Numas.

- Dis, Bardin, t'avais pas promis de nous dire enfin le but de notre quête ? s'enquit Kendor, dans un moment fugace de lucidité.

- Pas faux, reconnut le nain, alors faisons halte ici, à l'ombre de cette colonne en ruines, je vais vous expliquer...

Les mercenaires et Bardin Gorimson déposèrent leurs affaires au pied de la colonne brisée, dont le tronçon encore debout pointait vers le ciel comme le majeur dressé d'une gigantesque main enfouie sous le sable.
Dans ce désert, appelé Terre des Morts, même l'air était inhospitalier. Chargé de grains de sable portés par le vent et surchauffé par le soleil de plomb qui semblait cloué au zénith et ne jamais vouloir en redescendre, le respirer à plein poumons aurait été suicidaire pour un asthmatique.

- Le but de notre quête...

Tous les membres du groupe étaient suspendus aux lèvres de Bardin, buvant ses paroles comme s'il s'agissait d'une bonne bière rafraîchissante et riche en arôme par cette chaleur accablante et cet air si sec que la moindre goutte de sueur s'évaporait en un rien de temps. Tous attendaient qu'il termine sa phrase, leur délivrant une information cruciale sans laquelle ils ne pouvaient aller bien loin. Enfin ils allaient comprendre pourquoi ils avaient pacouru tant et tant de lieues, ce but si important qu'il requière de voyager jusqu'au fin fond du trou du c** du monde pour l'accomplir.

- ...je sais, c'est bête... en fait je voulais juste visiter un peu la région.

Les mercenaires se regardèrent. S'interloquèrent, interrogèrent désespérément Bardin ou leur voisin du regard, était-ce un cauchemar ? Etait-on dans la réalité ? Devait-on prendre la pillule bleue ou la pillule rouge ? Allait-on se réveiller et découvrir que tout cela n'était qu'une illusion fantasque, un monde virtuel créé par les machines du futur pour se servir impunément de l'énergie vitale de chacun d'entre eux ? Ou bien n'étaient-ils que des figurines en plastique ou en métal, qu'un adolescent boutonneux avait peint avec amour et était en train de les déplacer sur un tapis de couleur verte pour figurer l'herbe d'un champ de bataille miniature à l'échelle 25mm ?

Francesco di Remas s'énerva.

- Tou veux dire qu'on a fait toute ça pour niente ? Qu'on a voyagé jousqu'ici jouste pour... visiter ? Porco dio mamma mia non è possibile tou té fous de la mia testa !

- Ben quoi, c'est joli ici, non ? Bon, c'est peut-être un peu trop désertique, j'admets...

- I'en ai marre, è abbastanza, stupido, ié remballe tout et ié m'en vais.

- Sans la récompense ?

- ...D'accordo, ié reste. Mais c'est nain-porte quoi cette avventura.

- Tu ne crois pas si bien dire, de toute façon vous n'avez pas le choix... c'est moi qui ai la carte et sans moi vous êtes perdus MOUAHAHAHAHAHA !

Bardin éclata de rire, un rire quasiment démoniaque. Il prit son arquebuse et menaça les mercenaires devant lui.

- Bardin, ce n'est guère amusant... s'inquiéta Dangorn.

- Je vous ai amené ici pour que vous périssiez ! Je ne suis pas Bardin Gorimson, fils de Borgin Gorimson et de Heldna Tarnisdottir, vous avez été abusés ! MOUAHAHAHAHA ! Stupides défenseurs de l'Ordre...

- Mais qui es-tu au juste ? cria Lauter von Carroburg en direction du nain.

- Je suis...

Le faux Bardin porta sa main gauche à sa tempe droite, et arracha son masque de peau en tirant vers le bas. Par une magie mystérieuse, ce masque avait collé parfaitement au visage de son porteur pour lui donner l'apparence exacte de Bardin Gorimson.

Le faux Bardin, sans son déguisement, était un nain à la peau pâle, aux cheveux et à la barbe noirs, tressés et décorés de broches en bronze. Son visage était livide, ridé, marqué de cicatrices rituelles formant des runes qui mettaient mal à l'aise si on les regardait fixement. Des dents pointues, comme des défenses, sortaient de sa mâchoire inférieure jusque par-dessus ses lèvres. Une sorte d'aura maléfique l'entourait.

- ...Je suis Khaztar Sombreforge, j'aurais dû être le nouveau Magister de la secte du Noir Symbole après la mort de notre ancien Magister, Glurkar, que vous avez peut-être connu sous le nom d'Otto Martokk, le prêtre de Véréna. Notre culte a été découvert il y a dix ans, par la faute de l'un de vos confrères, un répurgateur, l'un des Quatre Illuminés de la Flamme. Il s'était infiltré dans notre culte sous l'identité d'un adepte, mais nous l'avons démasqué et offert en sacrifice à la gloire des Dieux Sombres ! Nous avons dû nous enfuir dans les terres gelées du nord lointain, et les membres de la secte sont partis chacun de leur côté...

Khaztar parlait calmement, tout en menaçant les mercenaires de son fusil qui avait l'air d'avoir été bricolé par des mains peu soigneuses. Une lueur verdâtre semblait venir du fond du canon. Il fit une pause le temps de cracher un glaviot noirâtre par terre. Dangorn voulut profiter de ce bref instant d'inatention pour s'avancer vers Khaztar, mais le nain du Chaos pointa son arme vers lui.

- Pas la peine de jouer les héros, l'humain. Je sais tout sur toi. J'ai longtemps voyagé dans le nord avec ton oncle... car tu es bien Dangorn de Castagne, le neveu de Mauldred de Castagne, dit "Mauldred le Déchu" !

Dangorn ne put se contenir plus longtemps et chargea en direction du nain.

- Espèce de...

Le coup partit. La balle de Malepierre ricocha heureusement sur l'épaulière du chevalier, ratant de peu sa tête. Tous les mercenaires se jetèrent alors sur Khaztar, mais celui-ci écarta les doigts de sa main droite, une flamme bleutée en jaillit, et il mit sa carte au-dessus de ce petit feu magique.

- N'approchez pas plus ! Ou vous resterez ici pour l'éternité ! Cette carte est le seul moyen de retrouver votre route dans les dunes mouvantes ! Bande de chacaux, vous allez tous mourir comme des chacaux !

C'est alors que la colonne brisée trembla. Un scorpion géant surgit du sable et ses pinces coupèrent en deux le nain du Chaos. Le bras tenant la carte tomba aux pieds de Corendiel.

- J'ai la carte ! Fuyons ! lança-t-il à ses camarades.

- Complètement d'accord ! répondit Volkar.

Les aventuriers se mirent à courir à toute vitesse dans le désert ensablé, s'éloignant des dangereuses ruines de Numas et de son gardien scorpion géant des sables.

Mais ils perdirent leur élan et s'arrêtèrent en voyant ce qui arrivait en face d'eux. L'armée complète du prince Tutankhanut s'étendait à perte de vue, revenant à Numas après une longue campagne contre les ogres du désert. Dix mille guerriers des tombes, trois cent Ushabtis, neuf cent chars, mille cinq cent cavaliers squelettes, quarante géants d'os et douze arches des damnés. Une masse terrifiante d'ossements mûs par la puissante magie nécromantique d'une trentaine de hiérophantes. Et à leur tête, le prince Tutankhanut en personne, sur son magnifique char tout d'or et de gemmes.


Dernière édition par le Mer 13 Déc à 22:02, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
http://timil.fr
Dalek Sombrelame
Aventurier(ère) solitaire



Nombre de messages : 158
Localisation : Bonne question...
Date d'inscription : 30/04/2006

Voyage dans les Terres Arides Empty
MessageSujet: Re: Voyage dans les Terres Arides   Voyage dans les Terres Arides EmptyMer 13 Déc à 16:14

Fiouuuuu! c'est un roman que tu nous donne a lire! Je le ferai, mais pas toute suite, aps le temps. J'ai lut le premier message, ca m'a l'air bien. Je reposterai quand j'aurai tout lut.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Voyage dans les Terres Arides Empty
MessageSujet: Re: Voyage dans les Terres Arides   Voyage dans les Terres Arides Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Voyage dans les Terres Arides
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» 100 messages dans Voyage vers les Terres du Sud
» Dans l'antre du Mal (nouvelle version)
» Prisonnier dans le ventre du serpent de pierre
» Inscriptions: [Voyage vers les Terres du Sud]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
La Taverne des Aventuriers :: Divers :: Récits & Background-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser