Le Blanc Taureau

"Combien qu'il a dit qu'il payait ?" Roger eut soudain un regain d'intérêt pour la quête lorsqu'Antoine avait dit "beaucoup payer", et il suivit le chevalier, l'arc en bandoulière, prêt à servir son seigneur. De toute façon, il n'avait pas trop le choix...

Le nain était sortit lorsqu'il entendit Antoine. Bougonnant il rammassa quelques pierres avec lesquelles il remplit sa bourse et la jeta sur le comptoir.
-Tenez c'est tout ce qui me reste!
Puis entendant les paroles du bretonnien il fut très interessé et fut le premier dehors partant vers le nord d'un pas vif...

Akira eu un sourire excédé.
"En effet. Mais voudriez-vous, s'il vous plaît, Dame je-ne-sais pas comment...
-Shelinda.
-Dame Shelinda, ne pas vous imiscer dans cette conversation... Si vous le désirez, j'aurais tout le temps de vous parler plus tard."
La demande était polie, pas arrogante mais d'un ton légèrement énervé.
Une fois que Shelinda se fut éloigné, il reprit.
"Oui, quelqu'un m'avait dit, mais je ne sais si cela est vrai, je vous le demande donc, si les rêtresses étaient choisies pour leur virginité dans votre ordre... Et puis comment y étiez vous entré ?"

La prêtresse, toujours de couleur pivoine, détourna le regard de l’étranger et dansa d’un pied sur l’autre, un sourire gêné au visage.

« Ah… Euh… Eh bien… En fait… Euh… non… Les prêtresses n’ont pas à être …vierges… Euh… Sinon… En ce qui me concerne…En fait… »

Elena se retourna brutalement sur son interlocuteur et reprit d’un ton plus enjoué.

« Oui. Comment suis entrer dans les ordres ? Et bien voyez-vous, lorsque j’ai commencé à partir à sa rech…Euh… je veux dire à voyager, j’ai été choqué par la misère des petites gens. Vous savez lorsque je vivais au ch… village, oui c’était un petit village tranquille avec des terres fertiles, donc je n’imaginais pas la misère qui pouvait y avoir dans le monde en fait. Donc, j’ai décidé de consacrer ma vie à aider les autres et j’ai rejoint les ordres de la sainte Shallya. Je m’efforce de dissiper les malheurs de ce monde car ce sont des épreuves que m’impose Shallya pour me purifier. Lorsque je serais pure je pourrais enfin la… Euh… J’aiderai toujours à aider mon prochain. »

La jeune fille remarquait que la petite troupe se mettait en marche.

« Ah… Euh… On dirait qu’il faut y aller… »

Ayant remarqué le comportement de l'oriental vis-à-vis des autres et de la religieuse, Daïn murmura à Shelinda:
-C'est pas que j'aime pas sa tête à celui-là mais i m'énerv'!
La jeune mercennaire eu un sourrire mais en répondit rien.
Les deux gueux semblaient déçus de la présence du nouveau male mais n'abandonnaient pas...
-C'est assez pitoresque de se battre ainsi pour cette pleureligieuse...

En la suivant, Akira glissa discrètement à l'oreille d'Elena :
"Ce n'est pas une tare de se dévouer à son dieu, même en reniant sa noblesse..."
Puis il sortit d'un pas vif et alerte...

Grégoire eu un sourire moqueur a l'égard de l'oriental, et de la panique qu'il avait causé au sein du groupe d'aventuriers.
"Merci pour vos bière gente Dame, elle étaient a mon goùts, je vous en remercie."
Dit il avec le sourire a Shelinda.
"Nous y allons, alors payez vos consommations et remballez vos affaires...C'est partie !!"

Elena resta planté au beau milieu du chemin et regarda l’étranger s’éloigner.

« Mais je ne suis pas une no… » , elle interrompit son baragouinage quant elle comprit que son étrange compagnon était trop éloigné pour l’entendre.

La jeune prêtresse se remit en marche, de terribles pensée hantant son esprit. Comment avait il deviné ? Holalalala… Un magicien ? Il lisait ses pensées ? Oh nooooooooon ! Non, ce n’était pas ça ! Il lui avait demandé de répondre à des questions. Donc il ne lisait pas ses pensées. Quel soulagement ! Mais comment savait il ? Pourvu qu’il ne dise rien a personne. Et surtout pas a Jojo ou Roger. S’ils apprenaient ses origines… Ils la haïraient sûrement. Nooon ! Pourvu qu’il ne dise rien… Et s’il allait lui demander quelque chose en échange de son silence ? Non… Il n’oserait pas faire cela tout de même…

Perdu dans ses pensées, la jeune fille ne vit pas une pierre sur le chemin et s’étala de nouveau de tout son long.

"Bah v'la ti pas qu'la d'moiselle elle tombe tout seule ! Ca va ti, m'dame ?" demanda Roger sur un ton jovial.

"Si vous z'arrêter pas d'tomber, on va mett' des plombes à aller voir l'vieux. J'pourrai vous porter su mes épaules, p'têt ben, vous m'avez pas l'air bien lourde et vous portez pas d'armure vous au moins, mais j'chais pas si tout l'voyage comme ça, ça s'ra très confortab' pour vous... Allez, ma p'tite dame rel'vez vous, faut avancer, l'seigneur il aime pas trop qu'on traînasse et y va encore m'gueuler d'ssus..."

La prêtresse se releva avec l’aide de Roger.

« Merci infiniment, cela est fort sympathique de votre part de m’avoir aider. Cependant, ne vous en fait pas, je vais continuer à pied, je ne souhaite nullement être un fardeau pour vous. Mais je vous remercie de votre délicate attention »

Elena ne put s’empêcher de penser que le gueux était fort sympathique. Mais aussitôt, une cruelle pensée meurtrie son cœur. Serait il toujours aussi prévenant s’il venait à apprendre ses origines ? Vu la souffrance qu’infligeaient les nobles au peuple, cela était peu probable…

Voyant la pretresse tomber Daïn retint un rire bourru...
Continuant tranquilement le chemin en regardant sa hache, il ne sentit rien de dangereux mais commençait à en avoir marre de stagner...

"C'est quand qu'on arrive, messire ?
- Tais-toi et marche.
- Est-ce qu'on est bientôt arrivé messire ?
- Nan.
- Et maintenant ?
- Non plus. Tu vas cesser de palabrer inutilement ?
- Heing ?
- Tu va te la fermer... *schling*
- Oui monseigneur ! Pitié monseigneur !
- Bien. *schling* Tu as de la chance que je sois clément.
- Mais... messire... je croyais que vous vous appeliez Antoine...
- *schling*
- ...
- Je préfère cela, Roger."

Elena se releva, consciente de s’être une énième fois couverte de ridicule. Ce n’est pas comme cela qu’elle attirerai le respect et la gratitude des gens envers le culte de Shallya … Pas plus qu’elle n’obtiendrai l’estime, et donc le silence, de l’étranger.

Déterminée à ce que ce genre d’incident ne se reproduise plus, la prêtresse fit attention ou elle posait les pieds… Sans avoir visiblement pensé que regarder devant soi était un excellent moyen de se cogner la tête contre des branches d’arbres ou autres obstacles similaires. Justement, un arbre sur le coté de la route présentait une branche répondant a ces critères…

Akira la rattrapa alors qu'elle allait s'effondrer par terre.
"Faites attention où vous marchez. Vous préférez que je vous ouvre la voie ?"
SOn visage était toujours impassible, comme si il ignorait les émotions, ou qu'il savait les contrôler à la perfection pour mieux les distiller...

Arrivé au lieu de rendez vous, l'hétéroclite compagnie put observer du haut de la colline les environs.
— Comme c'est beeeeeau, fit le paysan Roger
— Oui, ça me donne envie d'écrire une chanson !, renchérit Jojo, le barde
— C'est moins beau que mon pays mais c'est pas mal quand même, ajouta l'oriental nommé Akira.
— C'est très romantique comme lieu, fit remarquer la prêtresse Elena.
— Moi ça me donne envie de chier !, termina Daïn le nain bourru.
Antoine et Grégoire s'étaient assis sur des ronds de bois et avaient fait un feu. Roger s'approcha.
— M'seigneur, c'gars a pas l'air d'êt' là. Si on partait ?
— Tais-toi, gueux, coupa Antoine. Quand j'écouterais les conseils d'un roturier, père sera un sorcier !
— Ah ouais, vot'paternel s'intéresse à la m'gie ?
— Manant ?
— Oui vaillant seigneur ?
— Ferme la.
— Comme vous l'désirez m'seigneur.
Le manant alla rejoindre Jojo qui tentait d'écrire une chanson en regardant le paysage. De leur côté, l'oriental et la prêtresse avaient rejoints les deux chevaliers errants autour du feu et discutaient tranquillement tandis que le nain allait faire ses besoins un peu plus loin. Shelinda, la mercenaire finit par s'asseoir elle aussi sur une bûche.
Une fois ce qu'il avait à faire terminé, le nain revint et grogna :
— Bon, il est où c't'abruti d'marchand ?
— C'est de moi qu'tu parles, nabot ? gronda une silhouette d'un ton bourru.
Un homme gigantesque (presque 2 mètres de haut) et d'une carrure à faire palir les meilleures lutteurs tiléens était apparu silencieusement, sa démarche démentant sa taille. Le nain se renfrogna et marmonna quelques excuses avant de l'insulter en khazalide (mais à voix basse, quand même ^^). Antoine se leva et serra la main au nordique.
— Salutations...
— Bortor le Silencieux. J'viens d'la Norsca et j'suis l'chef de ma tribu, la tribu des Corbeaux Sanglants. J'suis aussi un très bon pisteur mais c'est pas pour vous raconter ma vie que j'suis venu.
— Je suis Antoine de Gisoreux et voici mon frère, Grégoire ainsi que nos compagnons plus ou moins valeureux. Dites-nous donc en quoi nous pouvons vous être utile.
— Et bien, tout allait bien pour ma tribu et pour moi jusqu'au jour où un devin apparut. Il dit à ma tribu que seul celui qui aurait pris les cornes du Blanc Taureau sur son cadavre serait digne d'être chef. On m'envoya donc tuer ce "Blanc Taureau". Il m'a donné une carte mais je ne sais pas la lire, j'ai erré longtemps et je ne l'ai pas trouvé. Si vous tuez cette bête et que vous me rapportez ses cornes, je vous offrirai une bonne récompense. Je campe pas loin de là et je passerai chaque soir. Dépéchez vous, je crains que ce maudit devin n'ait pris le contrôle des Corbeaux en mon absence.
— Alors c'est entendu, nous partirons tuer ce taureau. Mais où se trouve-t-il ?
— Le devin m'a décrit l'endroit. Il semble que ce soit dans des ruines anciennes de l'autre côté de ces montagnes, au coeur d'un forêt qu'il a nommé la "Grande Forêt".
— Il s'agit d'une forêt de l'empire. Nous reviendrons avec les cornes, Bortor. En avant !
L'étrange compagnie se mit donc en marche vers la brêche dans les montagnes au nord du Gisoreux. Leur première étape serait Carroburg, au sud du Pays Perdu.

La prêtresse se tenait la tête a deux mains tentant vainement de réprimer la douleur que lui infligeait la bosse conséquente qui ornait désormais son crane. Malgré tous ses efforts, elle s’était de nouveau couverte de ridicule…
Ruminant de sombres pensée sur sa maladresse, elle n’avait initialement pas prêtait grande attention aux paroles de l’étrange nordique. Peut après le départ de ce dernier, ces sons avaient enfin acquis un sens dans son esprit endolori par la douleur. Elena s’était relevé brusquement et s’était dirigé à toute allure vers Antoine.

« Mais, mais… Vous ne pouvez accepter cela ! Cette pauvre bête ne vous a rien fait ! En plus, elle ne semble ne faire aucun dommage préjudiciable a quiconque ! Seigneurs Antoine ! Vous n’allez pas faire cette infamie ! Vous n’allez pas ôter une vie juste pour satisfaire les ambitions politiques d’un homme du Nord ! Shallya ne vous le permettrai pas ! »

Shelinda, qui jouait avec un couteau, écoutait distraitement le nordique.
après son départ, elle lâcha : "-la Grande Forêt? dans l'empire? c'est peut être la Drakwald, j'y ai grandi..." avant de revenir a son couteau. visiblement le sort de la bête l'interressait peu, elle était mercenaire, et en échange des cornes de la bête il y avait du butin a la clé, elle n'avait rien besoin de savoir de plus.

— Révérée prêtresse, quand on tue une vache pour la manger est-ce criminel ? Non. Elle est née et élevée pour mourir des mains de l'homme. Alors pourquoi serait-ce plus criminel de tuer un taureau blanc qu'une vache ? Il n'y a aucune raison à cela. De plus ce n'est sans doute pas un taureau ordinaire. Et le fait qu'il soit albinos signifie sans doute que c'est une bête issue du Chaos !
Antoine — ayant pris soin de prendre un bon destrier pour lui et son frère — invita la prêtresse à monter en croupe si le voyage la fatiguait. Il jeta un coup d'oeil et regarda les deux gueux qui s'amusaient avec une branche d'arbre...
*Pourquoi faut-il que nous soyons accompagnés de manants abrutis ?*

Le regard de Roger brillait d'une lueur avide.

"Et puis si on tue le taureau et que l'messire veut qu'les cornes, on pourra manger la VIANDE... oui la VIANDE... la VIANDE..."

[hrp : petite référence à Coeur de Dragon ]

Daïn revint des dessous de bois et marcha sur la branche que tenait les deux gueux.
-C'était qui le p'tit guguss là?
-Notre contact.
-Cool faut faire quoi alors?
-Tuer un taureau.

-Gnéé? Il nous prend pour des bergers ou quoi là?
-Mais la pauvre bête...
-Mais si y 'a de la VIANDE!!
-Bon vos gueules! On va buter l'agneau et on rentre! J'ai pas que ça à faire moi!
Il passa derrière la pretresse et prit le bas de sa robe dans ses mains. Les autres se demandaient ce qu'il faisait derrière la jeune femme, lorsque celle-ci se retourna et que le nain réapparut, tous purent observer une grosse tâche de couleur marron sur la magnifique robe blanche....


[hrp]dsl millénia... c'est la faute à wolfen[/hrp]

"C'est malin. Bon, on y va ?"
Akira était visiblement ennuyé par ce manque d'éducation et savoir-vivre certain. Etre un Tueur ne signifie pas forcément être un rustre pour lui, bien que la plupart le soit...

Jojo retind difficilement un rire à la vue de l'action du nain. Voyant là une occasion de se fair remarquer au yeux de la prêtresse le barde se saisit du bas de la robe et lança à Elena:
"-Tout n'est pas perdu *kof ça pue* je peut si vous le souhaité découpé le bas de votre vêtement sans que cela ne dévoile -trop- votre corp!..."

Antoine semblait visiblement ennuyé.
— Bon, quand vous aurez fini de vous amuser nous pourrons partir. Mais messire Daïn, en voyant votre talent au combat je pensai que vous seriez mieux élevé. Elena, je viens de me rendre compte que j'ai des choses à porter, montez en croupe avec Grégoire.

"L'odeur de la fiente de nain réfrène tes ardeurs mon frère ?
Qu'à cela ne tienne, puisque Jojo se dévoue pour découper la robe au niveau de la "Tâche". Vous pourrez monter ensuite en croupe, puisque mon frère a des choses a porter."
Il fit un clin d'oeil a ce dernier.